QUAND NOUS SERONS DEUX
concert voix et piano
Place de l’Eglise
Carnac (centre bourg)
lundi 1er septembre | 21H
Faustine de Monès, soprano
Irina de Baghy, mezzo-soprano
Clément Mao – Takacs, piano
PROGRAMME
LUIGI CHERUBINI
Duos pour voix égales
GIOACCHINO ROSSINI
Duos pour soprano et mezzo-soprano extraits de
> Serate Musicale
> Péchés de Vieillesse
> Petite Messe Solennelle
> Tancredi
> Semiramide
PAULINE GARCIA–VIARDOT
Duos pour voix de femmes
GAETANO DONIZETTI
Les Nuits d’été à Pausilippe, duos pour voix égales
– Une voix plus une voix : tiens, c’est un duo.
– Un couple, dites-vous ? Qui sait si…
– Donc, quand nous serons deux, nous serons deux, un point c’est tout.
– Mais il y a aussi un piano : tiens, c’est un trio.
– Un trouple, pensez-vous ? Mon Dieu !
– Donc, quand nous serons deux, nous serons trois, finalement.
– Mais si je compte bien, il y a chaque voix, mais aussi le moment où elles s’unissent ou s’opposent, créant une autre voix – voire une autre voie – : tiens, c’est un quatuor !
– Un quadrille, croyez-vous ? Diable ! Mais où allons-nous ?
– Donc quand nous serons deux, nous serons quatre, alors.
Comment chanter en écoutant l’autre, comment s’entendre alors que l’autre chante ? Il faut chanter plus haut, plus fort, plus doux ou plus bas : on doit apprendre à mesurer sa voix avec celle de l’autre, à développer un autre instinct ; il faut être parfaitement maître de sa propre technique, savoir où est son propre Moi pour réussir à le fondre dans un Nous. Chanter à l’unisson, chanter à la tierce ou à la sixte, se répondre, se prolonger ; chanter la même musique mais des paroles différentes ; chanter pour se mêler, s’emmêler et se retrouver.
Deux voix sœurs, deux voix jumelles, deux voix amoureuses, mais aussi deux voix rageuses ou ivres qui s’engueulent, se défient : car le duo est parfois duel, et ce que l’on combat en l’autre n’est jamais que ce qui nous exaspère en nous-mêmes. Deux lignes de chant qui se déploient horizontalement, créant une nouvelle ligne verticale faite de leur superposition, et zigzagant en diagonale pour mieux s’entendre et s’épouser, tandis que le piano les entoure tendrement ou les emporte ardemment…
« Chanter la vie, chanter les fleurs, chanter les rires et les pleurs, chanter le jour, chanter la nuit, chanter le soleil et la pluie, chanter l’hiver, chanter le vent, chanter les villes et les champs, chanter la mer, chanter le feu, chanter la vie, chanter les fleurs, chanter les rires, chanter les pleurs, chanter la mer, chanter le feu, chanter la terre pour être heureux » !
Deux ? Trois ? Quatre ? C’est un couple, c’est un trouple, c’est un quadrille, une cellule humaine, une troupe, une société en devenir, une amitié, une adelphité ; et bien sûr, cela peut se briser très vite si l’égo est fragile. Mais ce soir, dans l’espace idéal de la musique de chambre, c’est justement l’art du compromis sans compromissions, de l’entente cordiale, de l’accord et de l’écoute qu’il nous est donné de voir se déployer sous nos yeux comme une promesse merveilleuse.