Avant-Première et présentation du Festival


concert voix et piano

CASINO CIRCUS
41 avenue des Salines
Carnac (plage)

dimanche 31 août | 18H

Faustine de Monès, soprano
Clément Mao – Takacs, piano

PROGRAMME

VINCENZO BELLINI
Cavatina « Ah non credea mirarti… » (Amina) < La Sonnambula

FRANZ LISZT
Die Loreley

FEDERICO MOMPOU
Combat del somni
• Damunt de tu només les flors
• Jo et pressentia com a mar

FEDERICO MOMPOU
Préludes

AMBROISE THOMAS
Air « À vos jeux, mes amis ! » (Ophélie)  < Hamlet

GUSTAV MAHLER
Andante < 6ème Symphonie
[ transcription de Clément Mao – Takacs ]

GIUSEPPE VERDI
Recitativo ed Aria « È strano… / Ah fors’è lui… / Follie… / « Sempre libera… » (Violetta) < La Traviata

En musique, le « Prélude » n’a peut-être pas d’autre fonction que de préparer à ce qui va suivre, voire à quelque chose que l’on espère mais dont ne sait s’il adviendra. Il est la vie même, le présent dans toute son incertitude, car il nous dit « écoute » et « prépare-toi à accueillir ». Le prélude est toujours un « Benedictus qui venit » ; il est ouverture, promesse, commencement avant le commencement, création en train de se faire – forme de l’Étant, du Being (beauteous). Il nous indique le seuil d’un mystère immense qu’il nous invite à pressentir. Il ne s’achève pas, et demeure ouvert ; il est le lieu par excellence de tous les possibles, d’une spontanéité innée, et réclame de notre part l’effort d’imaginer et l’art d’improviser.

Cette Avant-Première du Festival Terraqué, c’est aussi une façon de regarder ensemble l’ensemble du Festival, comme on contemple l’immensité de la mer avant d’y plonger, l’inspiration avant l’immersion. C’est presque un rituel qui permet d’ancrer à la fois notre partenariat avec le Casino, mais aussi le bonheur de partager avec vous tout ce qui fait le sel de cette édition – et quoi de mieux qu’une vue sur des salines pour ce faire ?

Ce programme fait la part belle aux femmes oppressées, opprimées et conduites vers la maladie, la folie, la mort ; mais des femmes qui expriment cependant à voix haute leurs sentiments, leurs douleurs et leurs espérances ; des femmes qui essayent de se faire entendre, parfois en allant chercher dans l’aigu et le suraigu les notes les plus perchées, celles qui font devenir oiseau ; des femmes qui se dissocient d’elles-mêmes et qui se sacrifient, préférant le rêve à la réalité, postulant un lieu à elles – un Ailleurs où la souffrance et le deuil se font plus familiers, sinon plus supportables.

Le piano y répond à sa manière, préludant, touchant et marchant comme dans un songe ou une crise de somnambulisme : le prélude se fait prophétie, vision, tentative, évasion. L’itération d’un primultième instant nous donne l’illusion de l’éternité ; le refrain vient bercer le chagrin, le couplet propose des épisodes comme des variantes variées, et les mesures finales créent et ouvrent des espaces où l’on peut s’unir et se réunir, se trouver et se retrouver.

Prélude au festival, l’Avant-Première est un moment de reconnaissance mutuelle : les fidèles y croisent les néophytes, on se salue, on se sourit ; on déplore les absents, on se réjouit de compter (sur) les présents. On se prépare, tous ensemble, à vivre des moments magiques et magnifiques, comme ces amuse-gueules où éclate déjà la virtuosité d’un maître-queux, promesse d’un repas délicieux.